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La vraie-fausse transition démocratique en Algérie !

Publié le par Algérie libertaire

 

Les différentes lectures faites sur le processus inhérent au développement politique de l’Algérie indépendante s’articulent très souvent sur des considérations théoriques, qui représentent, en somme et dans leurs substances, des avis unis dans leurs définitions de l’Algérie, et désunis dans le jugement porté sur son devenir.

Si la vision, largement partagée, voit dans l’Algérie l’exemple d’une république aspirant à l’édification d’un État de droit, démocratique, fort et moderne, l’on omet de revenir sur l’essence profonde de cette république, car même s’il s’agit peut-être bien d’une république, il n’en demeure pas moins qu’elle ne possède pas d’État au sens moderne que ce mot implique.

Ainsi, le recours, encore, à l’élection d’une assemblée constituante, dévoile et met en relief l’érosion alarmante de ce qui convient d’être appelé « la républicanité de l’Algérie », une érosion provoquée par la déconfiture et autoritarisme grandissant d’un appareil de pouvoir étatiste phagocytant la république  et s’affairant à consolider ses positions face à un peuple désarmé tant sur le plan économique, politique que culturel, et donc, par voie de conséquence en situation fragile et précaire. (1) Ce constat amène à déduire la nature archaïque d’un État, parfois, vêtus aux allures féodales d’autrefois, et pour qui la république n’était plus qu’un souci permanent et un risque à maitriser pacifiquement et violemment, réduisant ainsi la républicanité à l’expression d’une opposition interne tolérée au nom du centralisme démocratique.

Et c’est chez l’opposition algérienne qu’on peut trouver, époustouflé, la diffusion de thèses prolixes et très souvent illisibles, c’est le propre d’une pratique politique basée sur le compromis considéré à tort comme étant démocratique. Et l’on a vu comment cette hypocrisie politique se manifestait sous l’image de revirement d’opinion et de principes incroyables. Le développement politique de l’Algérie aurait pu réaliser une républicanité prête à accueillir tout le monde et fédérer les énergies du peuple en une symbiose extraordinaire, mais, c’est la remise en cause de la de cette républicanité, tel que rêvée et espérée farouchement par tant d’hommes et de femmes broyés par la lutte implacable opposée au colonialisme, qui laisse toujours l’Algérie à la traine du développement.

Nous sommes tous en devoir de rendre un sincère hommage aux hommes et femmes morts pour nous permettre de vivre libres et dignes, mais cet hommage ne peut-être vrai qu’en assumant pleinement le poids de notre devoir historique, celui de reprendre la lutte de nos ainés et de continuer son cheminement sur les sentiers du progrès, de la modernité, du travail, du savoir et de la solidarité avec les autres peuples en lutte pour l’affirmation de leur liberté et de leur dignité humaine.

 

Par : OUBAYA Samir

Le 03 mars 2012

 

(1)   Stéphane Chauvier : Justice et droits à l’échelle globale : six études de philosophie cosmopolitique. Librairie Philosophique J.VRIN et Éditions de l’EHESS 2006,Page 19.

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